A la naissance un espoir régressif
Celui de durer 80 ans poussifs
Et qu'on nous martèle comme le son d'une forge
Un lapin duracell© qui nous prend à la gorge
Plus on grandit plus s'écoulent les ans
Plus on s'y accroche on en devient partisan
On est même persuadé que ce sera pour le mieux
Mais que sait-on du bonheur d'être vieux ?
80 ans de consommation
80 ans bercés d'illusion
80 ans d'une vie toute pourrie
80 ans et on a rien appris
Et l'on continue fonçant les yeux fermés
Vers un avenir lointain et déformé
On tend la main on l'approche on le touche
Et on croit voir plus loin avec les yeux qui louchent
Il nous faut du temps il nous se viander
Se cogner la tête sans oser demander
Pour que l'on finisse par se rendre compte
Que l'on est rien d'autre que des moutons pour la tonte
80 ans de consommation
80 ans bercés d'illusion
80 ans d'une vie toute pourrie
80 ans et on a rien appris
Pour qu'on reste debout on renie nos erreurs
On accuse les autres et l'on s'emplit d'aigreur
Mais ce n'est qu'un mensonge qui nous voile la face
Qui pousse et qui fleurit par dessous la surface
L'avenir n'existe pas même si c'est grisant
Pourquoi ne se contente-t-on pas du présent ?
Il nous suffit d'une gastro-entérite
Pour qu'on se dise enfin qu'on a ce qu'on mérite
80 ans de consommation
80 ans bercés d'illusion
80 ans d'une vie toute pourrie
80 ans et on a rien appris
Alors qu'on y croie et qu'encore on s'apprête
On est déjà plus bon que pour la retraite
On repense enfin à ce qu'on a gâché
A ces fruits et ces chattes qu'on ne peut plus mâcher
C'est comme ça c'est dommage c'est déjà l'impuissance
On n'avait qu'à savoir profiter de l'enfance
C'est sans apothéose et même sans fracas
On voudrait rejouer avec notre caca
80 ans de consommation
80 ans bercés d'illusion
80 ans d'une vie toute pourrie
80 ans et on a rien appris